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Le
schéma corporel en Tai Chi Chuan
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Mémoire
d'examen fédéral
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par
Julia Dijkstra
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Dès que vous bougez, tout le corps doit être léger et agile. Taiji Quan Lun |
1.
Ce qui a amené ce questionnement :
2. Définitions : a. Qu'est ce que le Taï Chi Chuan ? Le Taï Chi Chuan (ou Taiji Quan) est un art martial interne d'origine chinoise. Il exerce le corps à travers le mouvement juste, la respiration, la détente musculaire et non pas seulement par la force et la tension musculaire. Il comporte un ensemble de mouvements continus et circulaires exécutés avec lenteur et précision dans un ordre préétabli. La pratique vise entre autres à améliorer la souplesse, à renforcer le système musculosquelettique et à maintenir une bonne santé physique, mentale et spirituelle.
Selon Marchais Pierre - Glossaire de psychiatrie, c'est une représentation plus ou moins consciente que l'individu a de son propre corps en tant qu'entité statique et dynamique : position dans l'espace, posture respective des divers segments, mouvements qu'il exécute, contact avec le monde environnant. Julian
de Ajuriaguerra (1970) propose la définition suivante du schéma
corporel : Cette définition est importante car elle met en évidence l'aspect non figé du schéma corporel. Il se modifie dans le temps en fonction de nos expériences vécues et à travers le mouvement. Ainsi, la pratique du Taï Chi Chuan, de part ses mouvements lents, intentionnels (Yi), va modifier notre schéma corporel dans une direction particulière. Depuis que je pratique le Taï Chi Chuan, je ne me déplace plus de la même manière, ma façon de marcher s'est modifiée, ma posture dans les files d'attente n'est plus la même qu'avant et tout ceci s'est fait de manière inconsciente et subtile, au cours des années passées à avancer dans la pratique. J'ai fait ce constat le jour où j'ai eu assez de recul sur ma pratique pour commencer à me " regarder de l'extérieur ".
"
Bougez à la manière d'un chat qui marche "
Toute personne a une représentation de son corps dans l'espace, le temps et en relation aux autres. Comme
nous l'avons vu plus haut, ce schéma est personnel et dépend
de nos expériences. Si on demande simplement à un pratiquant de Taï Chi Chuan et à un danseur classique de se tenir debout, sans savoir qui est qui, on pourra les distinguer sans mal. Le danseur aura les jambes serrées, pieds légèrement ouverts, une cambrure lombaire, la tête très dégagée des épaules Le pratiquant de Taï Chi Chuan aura plutôt les pieds parallèles espacés d'une largeur d'épaule, les genoux déverrouillés pointant dans la même direction, la colonne vertébrale alignée et connectée au bassin, épaules relâchées, la tête dans le prolongement Il
faut donc, si l'on veut être reconnu comme appartenant à
la famille du Taï Chi Chuan, intégrer cette forme corporelle
particulière.
Dan
Docherty, dans Complete Tai Chi Chuan parle de la coordination des mouvements.
Pour lui, c'est un des buts les plus difficiles à atteindre pour
les débutants, en partie parce que le tai chi est très trompeur.
La plupart du temps, il semble que les bras bougent, bien que ça
ne soit pas le cas. Il y a très peu de mouvements de bras indépendants
en Taï Chi Chuan. La
racine est dans les pieds; Si le pratiquant met en pratique ces principes et les intègre dans son schéma corporel, alors il pratiquera un bon Taï Chi Chuan. Soyez
immobile comme une haute montagne; Il est important pour tout pratiquant d'avoir accès à ces principes, de pouvoir en discuter avec son professeur pour bien les comprendre et d'y revenir régulièrement, son niveau de compréhension évoluant en fonction de son niveau de maîtrise.
Si on explique tout cela à l'élève, ce n'est pas pour autant qu'instantanément il va réussir une poussée parfaite, cela demande du temps, mais il va avoir l'Intention, le Yi, qui petit à petit va faire son chemin et intégrer une nouvelle donnée dans son schéma corporel. Pour moi, enseigner n'est pas : " suivez moi et reproduisez ce que je fais ", mais plutôt décomposer et expliquer chaque geste : " voilà ce que je fais et comment je le fais, voilà les principes à mettre en uvre ". En
tant qu'enseignant, il faut être très vigilant sur les débuts
de l'apprentissage, c'est dès le premier cours que l'élève
va commencer à intégrer les principes propres au Taï
Chi Chuan. C'est dès le premier cours qu'il va modeler son schéma
corporel en intégrant ce qu'il comprend de notre enseignement. Le
schéma corporel ne peut être modifié en profondeur
en 2 séances, il faut garder la motivation des pratiquants on leur
montrant ce vers quoi ils doivent tendre sans pour autant les accabler
sous une masse de corrections. Enfin, il est très important, en tant qu'enseignant, de continuer à se former, à redevenir apprenant auprès d'un maître d'expertise supérieur. Ne pas hésiter à voir différents maîtres pour comparer et confronter la justesse de ce qu'on apprend pour toujours être dans le geste juste, donc dans la transmission juste, donc dans le cheminement d'un schéma corporel juste pour soi et pour ses élèves.
a. Utilisation du miroir Si
l'on a la chance d'avoir une salle avec des miroirs (salle de danse par
exemple) il est intéressant d'habituer les élèves
à se regarder. Pour
cela, il faut leur apprendre quoi regarder, on n'est pas là pour
vérifier l'état de sa coiffure et si son T.shirt est assorti
à ses chaussettes !
En fonction du thème de la séance et de ce sur quoi on a travaillé les séances précédentes, on va insister sur tel ou tel point. Un thème de travail sur la posture avant va mettre en évidence des critères tels que : Pointe du pied avant dans la direction souhaitée Genou fléchi qui ne dépasse pas la pointe des orteils Buste incliné formant une ligne continue avec la jambe arrière Il sera intéressant d'encourager les élèves à s'observer dans la glace selon ces critères et de voir s'ils arrivent à détecter les écarts entre ce qu'ils font et ce qu'ils doivent faire d'une part, et d'autre part s'ils arrivent à s'auto corriger. Je pense que c'est quelque chose à faire en individuel, sans forcément proposer de regarder ce que font les autres, mais plutôt se concentrer sur soi. Le jugement du regard des autres peut parfois être un frein. b. Observation à deux Comme
pour le travail avec miroir, le travail à deux demande de savoir
quoi observer sur le partenaire. c. La vidéo Je
l'ai beaucoup utilisée quand je devais m'entraîner seule.
Elle me permet de me voir de l'extérieur. d. Observation de pratiquants de différents niveaux Il
peut être intéressant, lors des cours ou différentes
rencontres lors de stages ou autre, de prendre un temps de recul pour
voir comment telle ou telle personne pratique sa forme, application
En
effet, la compréhension passe aussi par le verbal et par les images.
Pour le placement du bassin, mon professeur m'avait donné l'image
d'un seau qu'il ne faut pas renverser. Cette image, pour moi, veut mieux
que tout un long discours. Julia Dijkstra, 2012
Références:
Dan Docherty - Complete Taï Chi Chuan Pour les traductions des classiques - Dominique Robin |
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